DAY’S DEN
Nov. Déc. 2025
par
Oskar Fougeirol Lété
Le dispositif de cette exposition est modeste : un amas de terre retournée, un sac de glands et une grande toile de lin beige où s’étale la lumière du jour. Cette pauvreté, qui ne cherche ni le spectaculaire ni le sensationnel, est volontaire. On pourrait la comparer à celle d’un haïku, cette forme de poème qui, avec des moyens très simples – 3 vers et 17 syllabes –, parvient à convoquer un ensemble de sensations et d’images.
La sensation que révèle ici Oskar Fougeirol Lété est celle, ineffable (vide, vertige ?), qu’il a ressenti en parcourant l’espace la première fois. C’est pourquoi, avec une autorité discrète, son installation invite à s’arrêter sur cette planche de bois, au-dessous de laquelle le vide nous est plus sensible. Comment figurer le vide ? En isolant sa présence – ou l’idée de sa présence – derrière un paravent de tissu, répond l’artiste. Ce procédé ingénieux rappelle celui d’Yves Klein qui, en 1958, avait aussi tenté, comme Duchamp encore avant, de capturer non pas l’air de Paris mais la substance immatérielle du vide dans le vase clos d’une galerie.
Le vide d’Oskar Fougeirol Lété est habité d’une figure fantomatique qu’on devine être celle d’un animal ayant soudain quitté les lieux. Cet animal n’a laissé derrière lui qu’un amas de terre remuée dont le parfum imprègne la pièce, donnant à l’espace l’allure d’un sous-bois domestiqué.
Domestique est aussi cette tente, dont la matière suggère l’atmosphère feutrée d’une chambre. Appartement ou tanière ? Grâce au dialogue contradictoire qui se noue entre les matériaux, l’artiste parvient à brouiller la frontière subtile qui sépare le familier du sauvage.
par Virgile Legavre-Jérôme
La sensation que révèle ici Oskar Fougeirol Lété est celle, ineffable (vide, vertige ?), qu’il a ressenti en parcourant l’espace la première fois. C’est pourquoi, avec une autorité discrète, son installation invite à s’arrêter sur cette planche de bois, au-dessous de laquelle le vide nous est plus sensible. Comment figurer le vide ? En isolant sa présence – ou l’idée de sa présence – derrière un paravent de tissu, répond l’artiste. Ce procédé ingénieux rappelle celui d’Yves Klein qui, en 1958, avait aussi tenté, comme Duchamp encore avant, de capturer non pas l’air de Paris mais la substance immatérielle du vide dans le vase clos d’une galerie.
Le vide d’Oskar Fougeirol Lété est habité d’une figure fantomatique qu’on devine être celle d’un animal ayant soudain quitté les lieux. Cet animal n’a laissé derrière lui qu’un amas de terre remuée dont le parfum imprègne la pièce, donnant à l’espace l’allure d’un sous-bois domestiqué.
Domestique est aussi cette tente, dont la matière suggère l’atmosphère feutrée d’une chambre. Appartement ou tanière ? Grâce au dialogue contradictoire qui se noue entre les matériaux, l’artiste parvient à brouiller la frontière subtile qui sépare le familier du sauvage.
par Virgile Legavre-Jérôme
