A BRIEF
ESCAPE
Nov. Déc. 2024
avec
Jean-Philippe Delhomme
Caroline Corbasson
Matisse Mesnil
Julien Carreyn
Laure Tiberghien
Nan Goldin
Jean-Philippe Delhomme
Caroline Corbasson
Matisse Mesnil
Julien Carreyn
Laure Tiberghien
Nan Goldin
Cette exposition pourrait se résumer à ce que l’on appelle une « échappée belle », une fuite brève et inattendue vers une destination nouvelle. Les œuvres réunies suggèrent toutes le passage fugace de la beauté. Un lit défait, l’aquarelle d’un soir mauve en Grèce, la corolle d’une fleur scintillante de pollen sont la trace d’une impression commune, furtive. Autant d’« échappées belles » – photographies, sculptures, peintures – qui racontent des instants passagers.
L’éphémère est bien souvent une condition de la beauté. Il la soulage de son poids, de son caractère académique, officiel, autorisant au contraire la légèreté, l’incertitude, le flou. L’éphémère est une lumière ou une brûlure qui passe en s’éteignant. Dans le mythe grec, lorsqu’Orphée se retourne pour regarder Eurydice car il n’y tient plus, elle disparaît soudainement. Sa présence s’évanouit aussitôt aperçue. Et si Eurydice n’était qu’un autre nom du beau ou, plus largement, de ce je ne sais quoi que cherche l’artiste, évanescent et souvent éphémère ? L’artiste emprunte à Orphée son regard pour retenir ce qui s’apprête à disparaître.
Et comme dans le mythe grec, l’éphémère n’est pas étranger à la mélancolie. C’est une joie – joie de la surprise, de la fulgurance de la surprise – et une blessure – blessure de ce qui passe et ne dure pas, de ce qui est fragile et que l’on aimerait retenir. L’éphémère est une joie, une joie et une blessure.
Virgile Legavre-Jérôme
L’éphémère est bien souvent une condition de la beauté. Il la soulage de son poids, de son caractère académique, officiel, autorisant au contraire la légèreté, l’incertitude, le flou. L’éphémère est une lumière ou une brûlure qui passe en s’éteignant. Dans le mythe grec, lorsqu’Orphée se retourne pour regarder Eurydice car il n’y tient plus, elle disparaît soudainement. Sa présence s’évanouit aussitôt aperçue. Et si Eurydice n’était qu’un autre nom du beau ou, plus largement, de ce je ne sais quoi que cherche l’artiste, évanescent et souvent éphémère ? L’artiste emprunte à Orphée son regard pour retenir ce qui s’apprête à disparaître.
Et comme dans le mythe grec, l’éphémère n’est pas étranger à la mélancolie. C’est une joie – joie de la surprise, de la fulgurance de la surprise – et une blessure – blessure de ce qui passe et ne dure pas, de ce qui est fragile et que l’on aimerait retenir. L’éphémère est une joie, une joie et une blessure.
Virgile Legavre-Jérôme