La Méditerranée occupe nos esprits. Sans doute parce qu’elle demeure la Mare nostrum où une part de notre modernité s’est inventée. Plus probablement parce qu’elle est aujourd’hui l’une des mers les plus polluées et que nombre de ses espèces sont menacées. Sans doute encore parce que le changement climatique s’exacerbe. Sans doute encore parce qu’elle est aujourd’hui ce cimetière marin de la tragédie migratoire. De tout cela, on connait les causes. Mais ce n’est pas l’esprit de cette exposition.

La Méditerranée de Virgile Legavre-Jérôme et des artistes qu’il réunit ici reste la mer « au milieu des terres ». Celle de Téthys dont l’histoire se confond avec une ample part de notre culture, celle de l’Orient rêvé, celle de l’ombre et de la lumière qui attira et attire peut-être encore tant de peintres et de photographes et faisait dire à Monet « qu’il faudrait peindre ici avec de l’or et des pierreries ».︎Bernard Blistène (directeur honoraire du Musée national d’art moderne — Centre Pompidou)